Stéphane Ries, Managing Director Financial Intermediaries Luxembourg (FIM Luxembourg), est membre du conseil d’administration de la LPEA depuis deux ans, mais il est impliqué dans les activités de l’association depuis plus de 10 ans, depuis que Quintet Private Bank a signé son adhésion lors de la création de la LPEA en 2010. La LPEA représente, promeut et protège les intérêts du secteur du private equity et du capital-risque au Luxembourg.
Cet article reflète la vaste expérience de Stéphane, acquise dans le secteur bancaire, en tant que membre du conseil de la LPEA et président d’Iles de Paix, une ONG basée au Luxembourg.

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À première vue, le private equity et les organisations à but non lucratif semblent avoir peu en commun.
Dans l’imaginaire collectif, les sociétés de private equity (PE) sont souvent perçues comme des « barbares à la porte », des capitalistes impitoyables motivés uniquement par la rentabilité, sans considération pour les conséquences sociales. À l’inverse, les organisations à but non lucratif (OBNL) sont vues comme des bienfaiteurs désintéressés, œuvrant pour aider ceux qui ne peuvent s’aider eux-mêmes, sans attendre de retour financier.
Cependant, en y regardant de plus près, le private equity et les OBNL ont plus en commun qu’il n’y paraît.
Pour commencer, ces deux secteurs représentent des activités de plusieurs milliards de dollars. En 2021, les sociétés de private equity américaines ont levé 340 milliards de dollars de capital, tandis que les Américains ont donné 500 milliards de dollars à des œuvres caritatives la même année. Ces deux secteurs emploient directement et indirectement des millions de personnes et utilisent des véhicules similaires pour collecter des fonds auprès des institutions et des individus, notamment des grandes fortunes (HNWIs).
De plus, ces deux mondes examinent de nombreuses opportunités – le « deal flow », pour ainsi dire – avant de sélectionner les projets dans lesquels ils investissent. Tous deux recherchent un retour sur investissement (ROI), bien que l’un vise un retour financier et l’autre un retour purement social.
Redéfinir le retour sur investissement du Private Equity
Pour prospérer sur le long terme, chaque entreprise doit non seulement offrir une performance financière, mais aussi démontrer comment elle contribue positivement à la société,
écrivait Larry Fink, CEO de BlackRock, dans sa lettre annuelle de 2018 aux dirigeants.
BlackRock, qui gère un portefeuille de private equity de 40 milliards de dollars, n’est pas exclusivement un acteur du private equity, mais l’idée selon laquelle les entreprises doivent apporter une contribution à la société a fait les gros titres.
Les acteurs du private equity et les organisations à but non lucratif emploient tous deux des millions de personnes, et leur gouvernance est scrutée par les donateurs ou investisseurs avant qu’ils n’allouent des fonds.
La philanthropie entrepreneuriale
Tout comme les décisions d’investissement évoluent, les approches caritatives changent également.
Prenons l’exemple de la philanthropie entrepreneuriale, qui applique les principes du capital-risque aux objectifs caritatifs. Contrairement à l’investissement d’impact, qui vise à générer à la fois des bénéfices sociaux ou environnementaux et financiers, la philanthropie entrepreneuriale ne se concentre pas sur le ROI financier. Elle se distingue par un fort degré de supervision et d’engagement des investisseurs, ainsi qu’une approche de croissance inspirée du capital-risque.
Un exemple notable est New Profit, un fonds philanthropique soutenu par Bain Capital et d’autres professionnels du private equity. New Profit fournit un financement et des services de conseil stratégique aux entrepreneurs sociaux, tout comme une société de private equity traditionnelle le ferait avec ses investissements cibles.
Redéfinir le ROI des organisations à but non lucratif ?
Aujourd’hui, les sociétés de private equity intègrent de plus en plus les facteurs ESG dans le calcul de leur ROI. Parallèlement, un nombre croissant d’organisations à but non lucratif adoptent une approche plus axée sur la performance, similaire à celle des sociétés de private equity, pour évaluer le retour sur leurs investissements.
Historiquement, les organisations à but non lucratif fournissaient des états financiers audités indiquant le montant des fonds reçus, le montant distribué et le montant alloué à l'administration. Ce type d'information est utile, mais ne renseigne pas le donateur potentiel sur l'efficacité de l'organisation. Cette situation est en train de changer.
Prenons l’exemple de la Fondation Bill & Melinda Gates, la plus grande organisation à but non lucratif au monde, qui dispose d’un département entier consacré à l’évaluation de l’impact de ses subventions. « L’évaluation est une priorité lorsqu’il est difficile d’observer les résultats des programmes et lorsque les connaissances sur la meilleure façon d’obtenir des résultats sont limitées », explique la Fondation.
Vers une base commune ?
À long terme, les sociétés de private equity et les organisations à but non lucratif peuvent continuer à apprendre les unes des autres et contribuer, chacune à leur manière, à renforcer le tissu social.
Déjà, des flux importants de capitaux de private equity soutiennent de nombreuses causes caritatives et fondations, et les facteurs ESG continueront d’influencer les choix d’investissement. Bien que les OBNL n’aient probablement pas recours à des rachats avec effet de levier, elles peuvent appliquer des stratégies inspirées du private equity pour servir le bien commun : investir dans des organisations locales, s’impliquer dans leur gestion, offrir du coaching et de la formation, et évaluer les résultats en continu.
Ces principes, fondamentaux pour le private equity, pourraient un jour devenir la base des organisations à but non lucratif.
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